Ep. 25 : L'anniversaire 3/3

2. La soirée
Raphaël et moi-même sommes arrivés légèrement en retard à ma soirée d’anniversaire. Hum hum !
Nous n’avions échangé un seul mot de tout le trajet. Ça m’apprendrait à jouer aux maîtresses femmes : première fois que je parlais aussi crument à un homme, et voilà que je l’avais bloqué, il ne savait plus quoi dire, de peur sans doute de refaire surgir la Juliette sexy-sauvage. J’avais toujours douté de ma capacité à pouvoir être sexy-sauvage. Cet anniversaire m’aurait au moins appris que j’avais eu raison de passer les 26 dernières années à en douter !
J’avais mes nouvelles bottines aux pieds, une robe rose, un maquillage à la hauteur de mon taux d’alcoolémie (Anna Piaggi* pouvait passer pour fade à mes cotés)… pour sûr, on ne pouvait pas me rater.


Contre toute attente, on m’avait préparé une petite fête chez mon frère (= chez Alex et Marilou aussi), moi qui m’attendais juste à un resto.
Quand Marilou nous a ouvert la porte, j’ai crié « Surprise ! » avant de pouffer de rire. Elle m’a dévisagée puis a regardé Raphaël.
J’ai d’abord été surprise de voir que mes quelques connaissances remplissaient bien la pièce principale ; je ne pensais pas avoir autant d’amis. En même temps, j’étais dans un tel état d’euphorie que tout m’aurait paru exceptionnel. Je suis allée embrasser tout le monde, Marilou ne me lâchait pas le bras, elle était comme le tuteur d’une jeune pousse, m’empêchant à chaque minute de vaciller. Puis j’ai décidé de faire un discours, comme ça, à l’improviste, très sure de moi (j’avais probablement tort), et bien que l’on tentât de m’en empêcher. Ça, c'était du discours qui commençait fort (et j'aurai définitivement user l'excuse de l'anniversaire jusqu'à la corde).

J’avais adopté l’attitude rock star sur le retour, genre trop émue pour être honnête, surtout trop émue pour être sobre.

Alors là, je me suis mise à les compter, un à un, à voix haute, histoire d'être bien lourde jusqu'au bout dans mon rôle de pauvre fille déchue, avant que Marilou vienne m’arracher à ma scène (la table basse en fait, sur laquelle j’étais montée et sur laquelle j’avais pu rester car mon frère n’était pas encore dans l’assistance !). J’ai légèrement protesté, mais je ne faisais pas le poids.
Puis, j’ai entendu Mika, et là, j’ai tout oublié.



Après Mika, il y a eu Kylie, puis Justin, puis Rihanna dont j’ai livré une mémorable interprétation de Umbrella en criant à tout va « DJ Je t’aime » (et en cassant une douzaine de verres au passage). Cela a dû être un bon gros quart d'heure de solitude. Heureusement, les gens se lassent vite du ridicule, et ont rapidement repris leurs conversations, ne me prêtant plus la moindre attention (merci d'être si méprisants mes amis!)

Pour résumer, j’ai été au-dessous de tout.
J’ai réalisé que j’avais très soif (tu m’étonnes! et me suis même sentie solidaire des plus grandes légendes du rock... alcooliques) et alors que j’insistais pour avoir une coupe de champagne, je suis surtout devenue très chiante ! Et tout à coup, trou noir.

3. Fin du spectacle
Quelques heures plus tard, j’étais allongée dans le lit de mon frère, un mal de tête à vouloir la taper dans les murs.
On m’avait séquestrée ! Bon, il y avait sans doute de bonnes raisons, mais je n’étais pas en état de m’en rendre compte.
Je suis sortie de la chambre et ai juste demandé à Raphaël de me raccompagner chez moi, ce qu’il a fait.

Sur le trajet de retour, j’étais encore fragile (oui, fragile=imbibée, mais je pense que ça y est, tout le monde l’a bien compris que je m’étais minée pour mon anniversaire). J’ai d’abord été silencieuse, puis j’ai réalisé que depuis je n’avais toujours pas vraiment parlé à Raphaël de toute la soirée. Je devais me rattraper.

Quelques sourires échangés se sont transformés en éclats de rire. On rigolait, enfin ! Puis en fous rires. Pourquoi à ce moment-là? je n’en ai aucune idée, mais c’était tellement agréable. J’avais l’impression que cela faisait des jours que je n’avais pas été aussi détendue avec Raphaël. Depuis en fait le fameux soir où il m’avait dit qu’il m’aimait.

Quand je lui ai proposé de passer la nuit chez moi, il a d’abord hésité, prétextant que je devais me reposer ; mais j’ai insisté et il est resté.
Alors que nous étions sur le pas de ma porte, à nous embrasser tandis que je cherchais mes clés, puis que je les lui donnai pour qu’il ouvre, j’ai parlé, une fois de plus, une fois de trop :
J’ai immédiatement réalisé mon erreur. Etonnamment, il semblait ne vraiment pas avoir entendu parfaitement ce que j’avais dit.
Une fois à l’intérieur, j’ai essayé de me rattraper comme je pouvais avant d’aller m’enfermer dans la salle de bains.




* Anna Piaggi : rédactrice Mode Vogue Italie

Ep.24 : L’anniversaire 2/3



Ma journée d’anniversaire s’est terminée à 1h du mat – nous n’étions donc plus exactement le jour de mon anniversaire –, enfermée dans la salle de bains, à me rafraîchir le visage, et surtout les idées, au-dessus du lavabo. Je n’arrivais pas à retourner me coucher. Raphaël m’attendait dans mon lit, et je ne comprenais toujours pas ce qu’il faisait encore là : je l’avais appelé Marc, ok ! J’avais appelé Raphaël Marc. C’était sorti comme ça, je n’avais rien pu faire. Et il était encore là, comme s’il n’avait rien entendu. Mais il n’avait pas pu ne rien entendre, moi je n’entendais que ça depuis 1h : le son de ma voix murmurant le prénom de Marc résonnait dans ma tête, j’avais envie de chanter très fort pour brouiller l’écho.

Comment en étais-je arrivée à me tromper de prénom ? Je tentai de re-défiler le film de ma journée.

1. L’après-midi
Après l’épisode du bouquet (Ep. 23), j’avais 2 objectifs :
- me changer les idées (=oublier Marc)
- m’acheter mon cadeau d’anniversaire (= ne pas oublier que la rupture avec Marc avait provoqué chez moi une mini crise existentielle qui avait elle-même provoqué la trouvaille d’un nouveau job dont le salaire me permettait de me faire de plus beaux cadeaux… !)

Choix mode du jour :


J’ai erré sans craquer (heureusement) rue du Faubourg Saint-Honoré jusqu’à me retrouver rue Royale. Là, j’aurais dû continuer à errer, mais la boutique Mell s’est mise en travers de mon chemin, telle un obstacle insurmontable. Tout est allé très vite : je les ai vues, elles m’attendaient, nous nous sommes trouvées (mais de quoi parle-t-elle ?). Je suis entrée dans la boutique, ai pris une première coupe de champagne qu'on me proposait tandis qu'on m’enfilait des merveilles aux pieds, j’ai résisté, essayé d’autres paires, re-résisté, accepté une 2ème coupe, hésité à encore essayer, hésité à résister, résisté à l’hésitation…
En sortant de là, j’étais crevée !
Bilan de l’opération :


Pour fêter ça, je suis allée boire un thé chez Angelina.

Et me suis mise à réfléchir : ok, je venais de faire un achat « délires », mais je fêtais 26 ans bon sang de bon Dieu (ou l’inverse), je ne pouvais pas ne m’acheter que des boots dorées pour mes 26ans.
Non, il me fallait autre chose, un vrai truc, un truc de femme, adulte, responsable. Une parfaite PRN/LBD* par exemple, ça c’était une bonne idée !
Pour la fêter (l’idée, la robe je ne l’avais pas encore trouvée si vous suivez), j’ai annulé le thé pour une coupe de champagne (oui, la 3ème) et une religieuse pistache/cerise (mieux valait ne pas rester à jeun). J’en ai profité pour dire au maître d’hôtel, au serveur, à mes voisins de table japonais que c’était mon anniversaire ; les japonais avaient l’air intrigué, alors je leur ai un peu parlé de mes habitudes d’anniversaire : me prendre 2 RTT, me faire un cadeau… ils buvaient mes paroles, j’en étais sidérée, ils sont cools ces Japonais.
En fait, ils ne parlaient pas français, c’est le serveur qui m’en a informée en me demandant de les laisser déguster leurs pâtisseries tranquillement.

Il était 15h quand je débarquai au Printemps jugeant l’étage Créateurs digne de mon cadeau d’anniversaire (et puis c’était pas loin).
Là encore, tout est allé très vite : je l’ai vu, il m’attendait, nous nous sommes trouvés… Paf ! le tailleur Marc Jacobs repéré depuis 1mois.

Pour la petite robe noire, j’ai lâché l’affaire (accessoirement, ma CB risquait de me lâcher également, 1500€ dans la journée…). Je me retrouvai donc avec une paire de bottines dorées et un tailleur bariolé tirant sur le rose. Vive la maturité !
J’avais à nouveau besoin de me poser. Ça tombait bien, je passais devant le Costes.
Sur le chemin du retour, j’ai encore repris 1 coupe ou 2 et fait de nouvelles rencontres (et non, pas que des Japonais, il n’y a pas que des touristes Japonais à Paris, il y a des Américains et des Russes de ce que j’ai compris) ; la rive droite devait à présent être très au courant que c’était mon anniversaire.

Raphaël est venu me chercher en début de soirée ; j’étais complètement saoule, et pas tout à fait prête. J’avais absolument tenu à porter mes « boots en or » et essayé pas mal de trucs. L'esprit embué par trop de champagne, j'avais voulu me maquiller mais je me retrouvais... fardée, plus qu’apprêtée.
Lorsqu’il est apparu à ma porte, j’ai explosé d’un rire nerveux et méchant : il tenait un bouquet non seulement bien plus petit que celui reçu le matin même de Marc, mais surtout composé de roses… rouges.
J’ai éclaté en sanglots.
Il était tout affolé de me voir dans cet état. Il a essayé de calmer mes pleurs.
Puis il a dû sentir les vapeurs d’alcool...
Bien, je pouvais tout mettre sur le compte de l’alcool, sans avoir besoin de donner plus d’explications... Génial.
L’affaire s’est légèrement compliquée quand il a demandé de qui était l’énorme bouquet de roses roses sur la table. L’alcool me rend (trop) directe. Et cette pensée me fit pleurer de plus belle.
Alors là, je me suis mise à sortir une sombre histoire de livreur tombé dans l’escalier, impossibilité de faire remplacer le bouquet, Raphaël qui insistait et voulait limite lui-même appeler le service de livraisons… tout s’embrouillait, cette histoire de bouquet prenait trop d’ampleur, je devais agir.L’alcool me rend (trop) directe et lubrique.

*PRN/LBD : Petite Robe Noire/Little Black Dress (ok, PRN, on ne l'utilise pas trop, à tort, mais LBD, c'est autant usité que CV!)

Ep. 23 : L'anniversaire 1/3



En me réveillant, je me suis jetée sur mon portable : personne encore n’avait pensé à moi. Tant pis, je m’en fiche : aujourd’hui, c’est mon anniversaire, je suis dans ma bulle, rien ne m’atteint.
Je me suis levée, douchée, habillée pour sortir acheter 1 croissant, des chouquettes, 3 oranges (oui, je vous le fais par le menu), 2 magazines, et hop, retour à la maison. Oui seule, et non, sans personne pour me faire chauffer mon thé, mais je m’en fiche : aujourd’hui, c’est mon anniversaire, je suis dans ma bulle, rien ne m’atteint.
J’ai pris mon temps, j’ai savouré, je suis même allée traîner lire les news sur Internet quand j’ai trouvé ça : D’humeur taquine, je n’ai pu m’empêcher de l’envoyer à Marilou, en référence à sa récente aventure éclair avec un homme... mûr dirai-je :

J’allais sortir quand l’interphone a sonné. Enfin, le monde commençait à penser à moi.
Quand j’ai aperçu l’énorme bouquet de roses roses monter l’escalier, j’ai réalisé que j’avais vraiment de la chance que Raphaël soit un garçon aussi gentil, tolérant et pas rancunier. Il avait donc bien pris mes explications en compte suite à ma « fuite en avant » (et s'était même rappelé que quoiqu'elles signifient, je ne suis pas comme Sissi, je n'aime pas les roses rouges ; je préfère de loin les roses roses, tous les roses).



Quand j’ai eu refermé la porte et que j’ai déchiré l’enveloppe pour lire le petit mot joint au bouquet, j’ai failli tomber.

Non, les fleurs n’étaient pas de Raphaël.


J’ai passé 20 bonnes minutes assise, les fleurs toujours pas dans l’eau, à lire et relire ce message. Pourquoi n’avait-il pas oublié mon anniversaire ? Comment pouvait-il m’écrire un truc pareil ? Comment pouvait-il m’écrire tout court ? Et puis, ça voulait dire quoi son "je ne pouvais pas t'oublier aujourd'hui" ? Que tous les autres jours depuis des mois il m'oubliait, totalement,sereinement, à refaire sa vie avec une moscovite ; mais que là, aujourd'hui, exceptionnellement, pour mon anniversaire, il se manifestait juste pour me gâcher ma journée? Il savait très bien que ce geste, ce bouquet, ce mot, tout ça allait me mettre dans le pire des états.
La colère montait.
Là, j’en étais à le suspecter d’avoir fait ça méchamment : « t’as pas voulu m’épouser ? tiens, prends-ça ! je vais retourner le couteau dans la plaie jusqu’à la fin des temps ! ».
J’ai jeté le bouquet à travers la pièce ; il s'est retrouvé projeté contre un mur avant de s'écraser sur le sol. Des pétales volaient, j'en ai eu un petit rire nerveux.

J’ai mis du temps à me calmer, mais il fallait que je sorte sans quoi j’allais lire et relire et re relire ce message toute la journée. Je n’avais même pas envie d’en parler, je n’ai appelé personne.
Mais, alors que je quittai mon appartement, revoir ce bouquet à terre m’a fendu le cœur, je ne pouvais pas le jeter. Alors je l’ai mis dans l’eau (bon, on comprenait dans l'instant qu'il lui était arrivé quelque chose à ce bouquet), et j’ai posé le vase là, sur la table, en plein milieu du salon. Dans l’encadrement de la porte, un dernier coup d’œil balayant la pièce m’a renvoyé brutalement l’image de ce qu’était ma vie aujourd’hui : j’avais beau essayer de m’agiter à bouger les meubles, faire diversion avec renfort de cadres, de fauteuils, de lampes… cette table était bien trop imposante et on ne voyait toujours qu’elle, là, prenant tout l’espace. Tout comme j’avais beau depuis 10 mois essayer de l’oublier, de me dire que j’avais ma vie à faire et à réussir sans lui, Marc était toujours bien présent, imposant,irremplaçable et inévitable.

Ep. 22 : Vive la rentrée!

Wouhouh ! ça y est, c’est la fin du mois d’août, tout le monde rentre de vacances, je n’ai plus de place assise dans les transports, le métro repue la sueur à outrance en fin de journée, mais je m’en fiche : je ne suis plus seule.
Choix musical du jour :


En revoyant les filles, je leur ai fait la fête comme un petit chiot. J’étais tellement contente que je me suis extasiée sur leur bronzage, j’ai regardé quelques photos avec plaisir, j’en redemandais même… généralement, je suis d’une jalousie maladive, mais là, j’étais juste heureuse.C’était reparti pour les détails de ma vie sentimentale. Qui se sont soldés par un :Remarque très déplacée, je sais.Facile à dire. Mais qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui raconter ? La fuite en avant, ma spécialité : toujours remettre à demain ce que j’aurais pu faire aujourd’hui, mais bon, comme c’était pas très sympa à faire, ben j’ai reporté.Pouf ! elle était partie.
Moi, j’tais persuadée que ce n’était pas lui… Si ça avait été lui, elle l’aurait dit, elle nous parle toujours de quand il est là, où ils vont, ce qu’ils font blablabla. Pourquoi elle n’aurait pas clairement dit qu’elle passait ses vacances avec lui ? Et bien parce qu’il s’agit de quelqu’un d’autre. Elle a une relation en douce, elle sait qu’on va émettre un avis critique sur cette personne quelle qu’elle soit (alors que franchement, on est très ouvertes et objectives comme filles avec Cécile), alors elle verrouille l’information.Elle me regardait les yeux écarquillés, feignant l’incompréhension. Et pouf ! elle était partie.
Non, mais où allait-on ?! D’où se mettaient-elles à ne plus me parler de leur vie privée ? De toute façon, même du bureau on n’en parlait plus.
J’étais terriblement vexée.

En avaient-elles marre ? Oui, ce devait être ça : j’avais tellement parlé de moi ces derniers temps que je les avais saoulées de mes paroles. Véritablement saoulées, sans second degré, elles en faisaient une crise de foie.

Ok, je n’avais plus qu’à ne plus rien raconter. A la question « ça va ? », je répondrais un banal et poli « Très bien, merci ». Plus de détail, plus de pleurnicheries, plus de remise en question, plus d’apitoiement, plus rien.

Nos conversations allaient devenir d’un ennui pas possible…
Et si je ne leur parlais plus à elle… à qui allais-je me confier ? Alex se fiche royalement de ma vie, Julien a un quotidien déjà tellement compliqué que je n’ai même jamais le temps de faire un point sur moi…

J’ai retourné le truc tout l’après-midi (oui, bon, j’ai un peu bossé aussi) pour finalement décider que non, je n’arrêterais pas de parler. Qu’elles mettent un voile sur leur vie privée si elles voulaient, moi j’avais besoin de tout exposer, là, comme ça.
Le soir même j’appelais Marilou pour discuter de comment ré-aborder Raphaël.
Chassez le naturel…
Choix mode du jour :

Ep 21 : Tout le monde dit « I love you »

Choix musical du jour :


La soirée de la veille avait été trop éprouvante (oui, bon, dans ma solitude aoutienne parisienne, tout se vivait puissance 1000), je devais parler à quelqu’un.
Là, il y a eu un silence, genre soupir de déception.Oui, comme ça au moins, c’était clair. Il m’avait fallu ce coup de fil en Grèce pour réaliser que je n’étais pas du tout, mais alors pas du tout amoureuse de Raphaël.Après les 20 minutes passées l’avant-veille avec l’Espagne, voilà que j’amorçais une demi-heure de communication avec la Grèce. Mes non-vacances allaient finir par me revenir aussi cher que si j’étais partie !
Et elle avait raison. Pourquoi je ne tombais pas amoureuse de Raphaël ? Pourquoi est-ce que je le jugeais si durement ? et pourquoi n’avais-je pas répondu « moi aussi, je t’aime » ? Tout le monde dit « Je t’aime » comme ça, sans raison. C’est pas un engagement non plus, ce sont juste 3 mots.
Avec mon « merci », je venais de rendre les choses tellement plus compliquées.

Choix mode du jour :

Ep. 20 : Impromptus aoûtiens

Bon, il y a bien eu quelques anecdotes sur ces 2 semaines de solitude parisienne…

Tout d’abord, j’ai revu Julien. Julien est un super copain depuis notre première expérience professionnelle commune : vendeurs en boutique de luxe. Les mois qui ont suivi, on ne se quittait plus, puis il y a eu les échanges à l’étranger ; et dans son boulot, il bouge beaucoup. Depuis 4 mois, il était en mission à Londres. Là, en le revoyant j’ai appris qu’il avait changé, et qu’il n’allait plus avoir autant de déplacements.
Attention, aucune ambigüité entre Julien et moi. Et impensable de lui laisser prendre la place d’Alex. Ils ne sont pas comparables.

A ces retrouvailles a suivi une inévitable sortie endiablée : paillettes, alcool, musique et fous rires. Ah, et on a créé une danse en hommage à notre déesse de la nuit : Kylie !

Découvrez Kylie Minogue!

Bon, il était 5h, alors je ne suis pas sure de devoir expliquer en quoi elle consiste cette danse, ni même de m’en rappeler. Par contre, je me rappelle du moment où dansant en plein milieu de l’impasse en bas de mon immeuble, et chantant aussi, surtout… oui, parce que si seulement on n’avait que dansé ou fait du playback… Mais non, à fond dans notre hymne, on gueulait comme des alcolos, pendant suffisamment longtemps pour qu’un voisin ait le temps :
- de nous interpeler une première fois par la fenêtre (appel qu’on a ignoré)
- d’appeler une première fois les flics
- de nous interpeler une deuxième fois par la fenêtre, bientôt rejoint par 2 autres voisins ; du coup, tant sollicités, on a répondu par un festif «Fermez-la ! Cassez-vous! » (si, si, il était festif, on se tordait de rire)
- d’appeler une seconde fois les flics
Qui ont fini par arriver. Direction la cellule de dégrisement pour bien sûr : alcoolémie, tapage nocturne et incitation à la débauche. Alors ça j’ai pas trop compris… Mais pr info, histoire de bien vous illustrer la situation, j’ai été amenée au poste dans cette tenue :

(ben oui, c’était une soirée hommage à Kylie on avait décrété ! moi, je joue toujours le jeu quand on me donne un thème). A vrai dire, le plus dur humainement a été le retour à la maison, dans les rues, en plein jour, le lendemain matin, dans cette tenue, bien entendu (la misère n’est pas toujours moins pénible au soleil).

Sinon, mon temps, bien entendu, j’ai essayé de l’accorder surtout à Raphaël.
Avec ses horaires, c’est pas facile, mais bon, on avait réussi à se dégager quelques moments sympas. Le meilleur devait être le week-end du 15 août (oui, devait). Surprise : il est venu me chercher le vendredi soir, c’était totalement imprévu, direction toujours le bord de mer, où cette fois, c’était sûr, c’était certain, il n’y avait personne (enfin, ne devait y avoir personne). La soirée se passe tranquillement ; non, en fait, elle se passe magiquement, vous commencez à savoir que Raphaël aime créer des moments exceptionnels (cadre exceptionnel, restaurant exceptionnel, invités except… surprenants, disons). Nous étions tous les 2, seuls, prêts à tomber fous l’un de l’autre.
Et puis le matin est arrivé. Et il m’a semblé entendre de loin, mais alors de très loin, une sorte de… voix. Féminine. Criarde. Oui, ça criait, ça criait partout, l’air content, empressé, mais à 9h du mat’, un samedi, ça crie, point.
Et là, tout est arrivé très vite : il m’a encore semblé qu’un truc se passait, mais c’était très vague… jusqu’à ce que je percute qu’on avait ouvert la porte de la chambre, où, pour rappel, je gisais endormie dans les bras d’un homme… qui se trouvait être le fils de la personne sans gêne qui avait ouvert cette fichue porte.
La mère de Raphaël était là, au pied du lit, l’air abasourdi comme si elle n’avait jamais envisagé la possibilité que son fils couche avec des filles, oh le coquin ! Et moi, j’étais là, sous les draps, à poil, les cheveux en l’air, ridicule et sans défense.
Quand elle s’est décidée à sortir, enfin, j’ai essayé de reprendre un peu de contenance avant de me tourner vers Raphaël et planter mes yeux dans les siens.

Ça a pris du temps, mais je suis sortie, bien sûr. Heureusement, j’avais emporté des tenues « décentes », je n’avais pas sur joué le côté « escapade sexy à 2 ».

Le week-end est tombé à l’eau. Il s’est passé affreusement avec cette furie totalement dingue de son fils à qui je n’avais qu’une envie : dire de s’occuper du vestiaire de sa fille ou d’apprendre l’anglais pour mesurer l’ampleur des dégâts affiché aux yeux du monde sur se T-shirts.
Le pire, c’est que quand on a voulu partir, elle a tellement insisté qu’on a également passé la nuit du samedi sur place. Le cauchemar.

Malgré tout, je n’ai pas pu en vouloir très longtemps à Raphaël, il s’en voulait déjà tellement.
Si seulement, il n’avait s’agi que de ce week-end… Mais il faut croire que notre relation n’était pas destinée à être vécue dans l’intimité…

Ep.19 : Paris, au mois d’août



- Les rue désertes à 9h du mat’
- Avoir une place assise (pas un strapontin, une vraie place) dans le métro le matin…
- … et le soir
- Commencer la journée par une pause café
- Lire ses mails perso et consulter toutes les MAJ Facebook sans prendre soin d’ouvrir une autre fenêtre « au cas où »
- Prendre une pause déjeuner d’1h20
- Ne pas être assaillie par le bruit en mangeant chez Cojean
- Faire les fins de soldes histoire de marcher pour digérer
- Commencer l’après-midi par une pause café
- Finir la journée à 18h sans culpabiliser
- S’installer à une terrasse de café sans avoir à attendre ¼ d’heure qu’une table se libère


Y a pas à dire, Paris, au mois d’août, c’est reposant.

- Passer derrière la colo en visite qui monopolise 3 machines de validation de tickets métro
- Marcher derrière le gang de japonais qui occupent tout le trottoir sans pouvoir les dépasser
- Déjeuner seule le lundi
- Déjeuner seule le mardi
- Déjeuner seule le mercredi
- Déjeuner seule le jeudi
- Ah, et pour une fois qu’on a trouvé quelqu’un, pour le vendredi, le petit resto vietnamien super bon est fermé jusqu’au 1er septembre
- Appeler 10 personnes sans succès pour sortir et finalement passer son vendredi soir à louer des épisodes déjà vus de Grey’s Anatomy
- Profiter au maximum du samedi ensoleillé parce que demain, dimanche, il refait mauvais

En fait Paris, au mois d’août, c’est surtout super chiant. Et déprimant.

Cécile est partie en Espagne sitôt remise de son insolation.
Marilou aussi est partie, mais elle a été très vague sur le sujet ; elle cache un truc.
Alex, lui, fait Saint-Tropez puis la Norvège.
Mon frère, enfin, n’a jugé ni utile ni sympa de m’inviter à le rejoindre dans la villa qu’il a louée à Miami. Non, mais il a eu raison : moi, les plages de Floride, les mecs huilés et body-buildés, une villa dans la marina avec piscine, les boîtes ultra sélect dont on connaît le physio, une virée à Key West, tout ça, c’est pas mon truc, c’est connu ! Non, vraiment, il a eu raison… Ok, je le déteste, je lui en veux tellement que je serai prête à causer un dégât des eaux dans son appart pour me venger !
Du coup, mon mois d’août, seule à Paris, ne sera pas sujet à de multiples anecdotes. Je suis seule et abandonnée. J’ai choisi en juillet de dépenser 2500 euros, durement économisés, dans les soldes :

Et je ne souhaite en aucun cas m'étendre sur le fait que j'ai préféré me priver de vacances pour me payer 4 robes, 1 manteau, 1 collier et 2 paires de pompes en satin et soie (=les pires des matières pour des chaussures).
Oui, j'ai fait ça : mes vacances sont aujourd'hui dans mon placard.
Non, mais c'est bien comme ça : Cécile en Espagne, Marilou en Grèce, Alex à St-Tropez, mon frère à Miami, et moi... bon, j'arrête.

Ep. 18 : Les vacances, c’est (pas) la fête






Je n’ai pas pu m’empêcher de mettre cette chanson pour réveiller tout le monde. Cécile a été la première à descendre (peut-être s’est-elle sentie particulièrement visée ?!).
Mon moment gag et boutade passé, nous sommes tous partis direction la plage : Marilou, Cécile, Sophie, Paul et moi-même.

Choix musical du jour :

(oui, Dalida, pour l'intro,ça suffisait. Et même si la Lambada, aujourd'hui, c'est super ringard, qui trouverait meilleure chanson de l'été?!!)

Choix mode du jour :

Sur ce, Paul rapporta une tournée de mojitos.Il était évident qu’elle ne souhaitait pas s’attarder sur le sujet. Moi, j’avais bien une petite idée de la raison…Bon là, on était tous écroulés de rire. Faudrait préciser qu’on venait de s’enfiler 2 mojitos chacun, on entamait le 3ème, il était 12h30, nous étions au soleil : c’était les VACANCES ! Un peu que la question se posait ! En fait, non, elle ne se posait même pas : bien sûr que oui, elle allait le revoir. Je le lisais dans ses yeux !

Jusque 15h, on a continué : conversations sans queue ni tête, déjeuner, re-cocktail en dessert, re-soleil… il avait fallu une semaine entière pour qu’on se retrouve à la plage ensemble ; alors on profitait. Le truc, c’est qu’on a un peu trop profité. Quand Cécile s’est levée en titubant, on l’a célébrée comme la plus bourrée d’entre nous (célébration très honorable). Quand elle est tombée, on a rigolé avant de l’aider à se relever. Et quand elle nous a dit qu’elle avait très sérieusement la nausée, la mine livide, on a enfin compris qu’elle avait attrapé une insolation.

Et voilà comment moins de 3h plus tard, les vacances étaient finies. C’est finalement la voiture de Paul et Sophie qui nous a ramenées sur Paris.
Mes vacances entre filles avaient été bien loin de mes attentes… mais le bilan, j’aurais tout le week-end pour le faire.

Ep. 17 : Choc des générations


Choix musical du jour :


J’avais donc passé ma première nuit avec Raphaël. Sans surprise, il m’avait laissée dormir, et s’était occupé de préparer le petit-déjeuner ; il avait même pensé à l’aspirine ! (oui parce que 5heures non stop bière+punch maison, ça fait mal !). La maison étant restée dans l’état dans lequel le troupeau d’ados l’avait laissée la veille, nous nous sommes installés sous la tonnelle du fond du jardin, où nous aurions dû dîner (car finalement, on s’était laissé tenter par la formule chips-pizza-bière-punch des « jeunes » !).
Mais en début d’après-midi, il a fallu qu’il reparte pour Paris.
Et moi je suis rentrée à la maison, avec donc mon short jaune et mon fabuleux t-shirt à message (un sac plastique contenant ma combishort en friche ; heureusement, ce n’était que du Topshop), à me faire siffler à tous les coins de rue par les minots en scooter.
Contre toute attente, les filles ne m’ont pas (de suite) sauté dessus pour savoir ce qu’il s’était passé : elles dormaient. Vers 16h, elles m’ont rejoint au bord de la piscine.Je leur ai donc détaillé le déroulement de la soirée ; je leur ai même montré le t-shirt, elles ne voulaient pas y croire.Nous étions dans l’impasse. Mais j’allais vite en apprendre beaucoup plus, d’un seul coup d’un seul…
En effet, ce soir-là encore, elles allaient me fausser compagnie pour rejoindre leur « coup de cœur de vacances » respectif, alors que j’attendais impatiemment l’arrivée de Paul et Sophie (ndlr Le couple parfait).
Je ne pourrais pas restituer tous les détails, mais en gros, elles étaient en train de se préparer à l’étage, moi je lisais dans ma chambre. Tout à coup, nous avons entendu des exclamations de voix répétées qui semblaient venir de la terrasse. Nous nous sommes précipitées sur la porte d’entrée , pour voir à travers les carreaux deux hommes, ou plutôt ce qui paraissait être un père et son fils (vu l’écart d’âge), que je ne connaissais pas encore, en discussion mouvementée. Cela donnait quelque chose du genre :
« C’est bon, papa, ça suffit, tu peux me lâcher maintenant !
- Je te dis que j’ai rendez-vous ici…
- … ça m’étonnerait : je connais les filles qui vivent ici, et c’est pas des vieilles comme toi, crois-moi ! »
Quand on a ouvert la porte, ils ont mis quelques instants avant de réaliser notre présence. Puis : Marilou était très surprise. Mais pas plus que Cécile qui, quasi simultanément, lâcha un « Mais t’as quel âge » bien plus virulent à l’intention du plus jeune.
C’était trop exceptionnel pour être vrai : Marilou sortait depuis 3 jours avec le père (Alban) du petit jeune (je pourrais presque dire l’enfant ! lol) que se tapait Cécile ! Après quelques seconde de surprise, j’avais tellement envie de rire que je les ai laissés s’expliquer tout seuls, remontant dans ma chambre.
Il avait dû y avoir un sacré paquet de mensonges sortis… j’ai appris plus tard que :
Cécile avait fait croire qu’elle avait 22 ans à…
… Jean-Rémi qui avait annoncé avoir 23 ans quand il en avait réellement 18 (pour être totalement honnête, il faisait vraiment plus que 18… mais bon, peut-être pas 23 !).
Son père Alban s’était rajeuni de 5ans en prétendant avoir 39ans auprès de…
… Marilou qui, elle, n’avait pas lésiné non plus en se faisant passer pour une jeune trentenaire (pour être à nouveau totalement honnête, bien qu’Alban soit un très bel homme, l’histoire des 39, je n’y aurais pas cru : il y a des rides qui ne trompent pas !).
Ok, le petit manège n’avait duré que 4 jours, comment avaient-elles pu ne se rendre compte de rien ?

Quelques minutes plus tard, toujours tapie dans ma chambre, j’ai juste entendu des pas dans l’escalier, puis 2 claquements de porte. La soirée promettait d’être moins sympa que prévue.

Choix mode du jour :
Ce que j’aurais dû porter le matin chez Raphaël, et la veille après l’épisode «vomi» ( !) si je n’avais pas oublié mon sac en quittant les filles. En fait, je m'étais demandé tout l'après-midi si ça ne faisait pas trop "c'est ce soir ou jamais, mon garçon!" de débarquer avec mon sac contenant tenue de rechange + trousse de toilette... Je m'étais finalement dit qu'en tassant tout bien, ça ne faisait plus qu'un très gros sac à main, rien de plus! Mais en partant, mon inconscient m'a fait saisir ma pochette, seulement, et basta!

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