Ep. 31 : Soirée Grand Siècle



Nous déambulions dans les allées fléchées de chez Ikea, à la recherche de l’armoire idéale pour Cécile et son futur nouvel appart de couple. Moi, je ne cessais de penser à ma soirée costumée à venir. Bien entendu, le débat ne s’est pas arrêté là ! Nous nous sommes bien posées ¼ d’h dans la déco d’un salon campagnard pour m’écouter défendre ma prise de position pour le 19ème à ma soirée costumée.
Ça m’a beaucoup fait sourire de voir à quel point l’interprétation de chacune cadrait avec sa personnalité. Marilou, l’irréaliste-artistico-romantique cachée se rêvait en Marie-Antoinette, à s’encanailler avec un amant improbable dans les coulisses de la soirée. Cécile, la pragmatique les 2 pieds bien ancrés dans le sol considérait comme seule époque fiable le 20ème, siècle au cours duquel elle était née et dont on avait nombre de preuves tangibles de ce qu’il s’était réellement passé. Et moi… je ne m’étendrai pas ici sur mon penchant pour le 19ème… les héroïns romantiques, qui ne savaient pas ce qu’elles veulent, font les difficiles et pleurent une fois qu’il est trop tard pour tout arranger (mon morceau choisi ? « On ne badine pas avec l’amour » de A. de Musset !!) Marilou et moi-même nous sommes regardées : étions-nous si égoïstes que ça à toujours parler de nous et reléguer Cécile au second plan ?... Notre silence répondait pour nous.


Quand 2 jours plus tard nous nous sommes retrouvées pour aider Cécile à finir ses cartons, c’est avant tout un résumé de ma soirée Grand Siècle que j’étais pressée de faire. Oui, LA question de fille par excellence. Je passai rapidement sur le lieu (un hôtel particulier), l’accueil au son d’un orgue, les hôtes-vampires (oui, moi aussi, j’ai un instant pensé avoir zappé le fait que nous étions le soir d’Halloween… mais non, ce n’était bien pas le cas ! nous en étions apparemment toujours à la très libre interprétation du thème Grand Siècle) pour nous guider, pour en venir rapidement aux différentes ambiances.

Non, je plaisante !
Ces salons, le « vampire » à l’entrée nous en avait vaguement parlé et de prime abord, j’avais pris son clin d’œil à Raphaël pour un tic. J’ai compris quelques heures plus tard que ce n’en était pas un.
Après avoir dansé, grignoté, bu, re-dansé, re-bu… nous avions envie de nous poser et les salons boudoirs semblaient être LA solution. Sauf que ces salons n’étaient pas précisément destinés au repos des fêtards… Marilou a manqué de s’étouffer… de rire. Là, elles ont éclaté de rire. C’était ce que je m’étais retenue de faire quand Raphaël avait reconnu un de ses amis, futur cardiologue, en train de lécher des restes de crème chantilly sur les seins d’une inconnue (enfin, inconnue pour Raphaël et moi-même). Une fois dehors, nous avons tout d’abord ri un bon coup. Puis, un deuxième. Puis… on ne s’arrêtait plus.
Affamés, on a dû trouver un resto. Mais l’avantage, c’est que restant dans le quartier, il apparut que nous n’étions pas les seuls non-partouzeurs de la liste des invités à s’échapper du bal costumé aux moeurs légères.

La soirée auprès de Raphaël prenait une tournure merveilleuse. Il serait injuste de dire que je n’ai pas passé beaucoup de moments exceptionnels avec lui. Il y en a eu (Ep. 4&5, Ep. 10, Ep. 16) ; mais pas assez. Ni de sa faute, ni de la mienne ; peut-être que, trop souvent pris par nos vies respectives, nos boulots nous ne nous sommes pas assez « lâchés » ensemble. Penser à ça me faisait immédiatement penser à nous mes souvenirs avec Marc…
Peut-être était-il temps que je réalise que j’étais encore une fille insouciante, une étudiante avec Marc. Ça, pour me laisser vivre, je me laissais vivre ! Et du coup tout était plus simple.

Mais ce soir avec Raphaël, je m’amusais, et je me remémorais toutes les excellentes raisons pour lesquelles j’étais tombée dans ses bras.
Mais les choses ne sont pas pour rester simples.

Alors que nous avions fini nos entrées, on a bousculé ma chaise. En me retournant pour ramasser mon manteau je me suis retrouvée nez à nez avec un de mes ex, qui tenait mon trench de dentelle entre ses mains.
Le silence devenait pesant, et terriblement gênant, surtout pour Raphaël qui ne comprenait pas bien ce qu’il se passait.

Aucun commentaire:

code de suivi Google Analytics