Ep. 26 : Révélations 1/2




Quand encore endormie, j’ai perçu quelques premiers sons étouffés, j’étais persuadée que c’était dans mon rêve.
Quand ces bruits se sont intensifiés, ils m’ont (trop) brutalement sortie de mon sommeil.
Quand mon œil à demi-ouvert a difficilement deviné 6h05 en affichage sur mon réveil, il a (aussi vite que pouvait se faire à cette heure matinale) envoyé un signal à mon cerveau pour le prévenir qu’il pouvait dès lors se mettre en mode « mauvaise humeur justifiée » pour la journée qui allait commencer.
Alors quand j’ai reconnu les voix de Cécile et Marilou crier « Surprise » au pied de mon lit, je n’ai pu retenir un : Et compte tenu de la soirée de la veille, tout le monde comprendra que non, je n’étais pas bien du tout.
Raphaël, à mes côtés, sous les draps, n’aurait pas dû se sentir particulièrement à l’aise, et pourtant, il l’était, comme s’il avait su que les filles allaient débarquer à l’aurore… Je n’avais pas même réalisé la veille qu’aucun cadeau ne m’avait été offert… et pour cause : mon cadeau, c’était 3 jours à Marrakech, et Cécile et Marilou venaient avec moi, d’où leur débarquement matinal.
Elles m’ont accompagnée dans la salle de bains, probablement pour s’assurer que je ne m’endormirais pas dans la baignoire. Elles ne m’ont pas laissé poursuivre ; nous sommes parties, je n’ai pas eu le temps de parler à Raphaël.
A l’aéroport, une fois enregistrées, nous avons pu nous poser.
J’ai insisté pour avoir quelques détails. Cette seule information en disait long sur mon état de la veille.

Quand elles eurent fini de me raconter ma soirée, j’ai enfin pu leur parler :
- du bouquet reçu de Marc
- de mon après-midi shopping & champagne
- des questions de Raphaël
- et enfin, surtout, hélas, de ma confusion de prénoms Marc/Raphaël.
Les passagers installés autour de nous ont dû adorer ce vol où ils ont tout appris de ma vie sentimentale, de mes doutes, de mes erreurs ; là, de suite, j’ai une pensée toute particulière pour le jeune couple assis à la rangée juste derrière la nôtre et qui semblait partir en lune de miel : je suis dé-so-lée.

Nous sommes arrivées à l’hôtel en début d’après-midi : tout était parfait, j’avais une junior suite pour moi toute seule ; les filles se partageaient une chambre, mais s’étaient assuré que je leur prêterais la salle de bains et qu’on prendrait cocktail sur cocktail sur mon balcon.
Puis nous avons fait le tour du propriétaire : chambres, piscine, bar, piscine, bar... et je suis restée à l'orange pressée.

Dans la soirée lorsque nous nous sommes posées au restaurant, je n’ai pu m’empêcher de reparler de Raphaël. Ai-je poursuivi non sans lui lancer un regard réprobateur. Mouais, tout le monde y croit… L’heure avait l’air grave… Paf ! Elle nous aurait giflées 3 fois chacune que nous n’aurions pas été plus sonnées. Nous nous sommes tues quelques instants… avant bien entendu de demander d’autres détails.
Je restais très sceptique sur cette histoire ; en fait, j’étais surtout vexée qu’elle ne nous en ait pas parler avant de ce Stéphane. Et probablement encore plus vexée de n’avoir pas été capable de me rendre compte toute seule qu’elle voyait quelqu’un. Oulala ! ça partait très mal. Le problème avec Cécile, c’est que quand elle pense un truc, elle est incapable de le garder pour elle. Et le problème avec Marilou, et bien c’est qu’elle est pareille ! Donc le ton est monté, monté, monté ; pendant je sirotais, sirotais, sirotais mon mojito, l’air très détaché, n’écoutant même plus vraiment ce qu’elles se disaient.
C’est alors que je me suis rendue compte que nous étions devenues le centre d’attention de la salle de restaurant. Le serveur a tenté une approche. J’ai décidé de revenir à la conversation. Vlan ! Dans les dents ! Là, j’explosé de rire en fait, ce qui a stoppé l’échange. J’espérais détendre l’atmosphère avec une petite intervention, toute en légèreté (quoique..). Mais Cécile était dans un état d’énervement très avancé, prenant tout commentaire comme une critique personnelle. Il a suffi d’un regard pour que je comprenne qu’une fois de plus, j’avais trop parlé, trop vite.
.../...

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