Ep. 6 : Etre une bonne amie

C’est dans les situations délicates que l’on découvre ses vrais amis, c’est ce qu’on dit.
Mais il y a des situations délicates où même les meilleurs amis ne peuvent pas faire grand-chose, à part être là, présent, mais pas trop, jusqu’à ce que ça passe, que ça aille mieux.

J Non, mais tu te rends compte ? Cet appart’, ils n’y avaient pas encore passé une seule nuit, pas même dîné. Ils l’avaient tout juste aménagé. Et là, elle passe pour récupérer un truc pour Cécile, et elle tombe sur "ça" !

"Ca", c’était le dorénavant ex de Marilou en train de coucher avec une fille, une inconnue, un dimanche après-midi qu’il était sensé passer en famille. Dans la chambre de l’appartement qu’ils comptaient partager après 14mois d’une relation soit disant amoureuse, dans le lit qu’ils avaient été choisir 8 jours auparavant.

J Vous êtes vraiment d’immondes salauds !
A Hé ! ne généralise pas !
J Mais si, c’est triste à dire, mais c’est général ! et tu es en plein au milieu du panier toi…
A Je ne trompe personne.
J Non, mais tu fais ça avec des femmes mariées, c’est pareil.

(A pour Alex, est mon meilleur ami... j'en parlerai plus longuement dès que possible)

Moi, dans les situations de crise, je ne sais pas quoi dire, vraiment pas. Je tente de raconter quelques anecdotes, histoire de rendre l’atmosphère moins pesante, et comme ça ne marche pas, je me tais. Je suis présente, mais en silence ; mais si elle a besoin de moi, je serai là.

Cécile a adopté le même comportement que moi : elle ne fait rien, elle attend que ça aille un peu mieux pour faire quoi que ce soit. Du coup, je me considère un peu moins comme la pire des meilleures amies.

J Mais t’étais avec elle quand … ?
C Ben oui, elle était sensée retrouver un cd, je me suis dit que je ne serais pas de trop ! Tu sais quoi, j’arrive presque à m’en vouloir d’avoir à tout prix voulu récupérer ce fichu cd. Je n’aurais pas insisté, on ne serait jamais passées là-bas, et on n’aurait jamais vu "ça". Je suis une amie terrible, Juliette. Tout « ça » pour un cd.
J Non, ne dis pas ça. C’est con et inutile. Au contraire, il était temps qu’elle voit "ça", parce que "ça" ne devait pas être la première fois. En plus, tu étais là, à côté d’elle, pour… enfin, tu étais là.

J Et alors, t’as vraiment vu … ?
C Ouais.
J J’ai jamais vu personne… enfin d’autres personnes… s’accoupler, dirai-je !
C J’avais jamais vu non plus.

On est parties dans un éclat de rire, mélange de nervosité et de franche rigolade.

J Mais t’as fait quoi ?
C Très honnêtement, j’ai regardé. J’ai plus bloqué en fait ; j’étais obligée, c’était tellement étonnant de les voir là, dans toute leur splendeur copulative !
J « Splendeur copulative » ? Ne dis surtout pas ça devant Marilou.
Devant notre « africain » (s’il y avait un seul jour d’été qui pouvait supporter une virée chez Angelina, c’était bien aujourd’hui avec ses averses à répétition !), on a encore jacassé une bonne demi-heure sur le sujet.

Choix mode du jour :

Choix musical du jour :
En rentrant chez moi ce soir, j’ai trouvé Marilou avachie sur le canapé, faisant semblant de dormir (il est bien entendu hors de question qu’elle retourne dans cet appartement, donc elle n’a provisoirement plus de chez elle) ; je pense que cela voulait dire « Je n’ai toujours pas envie de parler, ne fais pas d’effort, ça ne servira à rien ». Peut-être même y avait-il une pointe de « Mais ne t’inquiète pas, ça va aller ; laisse-moi encore quelques jours, et ça va aller ». J’espère.
Alors je me suis installée, de mon côté, et j’ai mis Aretha.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dur, en effet!! Difficile d'ajouter autre chose!!

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