Ep.24 : L’anniversaire 2/3



Ma journée d’anniversaire s’est terminée à 1h du mat – nous n’étions donc plus exactement le jour de mon anniversaire –, enfermée dans la salle de bains, à me rafraîchir le visage, et surtout les idées, au-dessus du lavabo. Je n’arrivais pas à retourner me coucher. Raphaël m’attendait dans mon lit, et je ne comprenais toujours pas ce qu’il faisait encore là : je l’avais appelé Marc, ok ! J’avais appelé Raphaël Marc. C’était sorti comme ça, je n’avais rien pu faire. Et il était encore là, comme s’il n’avait rien entendu. Mais il n’avait pas pu ne rien entendre, moi je n’entendais que ça depuis 1h : le son de ma voix murmurant le prénom de Marc résonnait dans ma tête, j’avais envie de chanter très fort pour brouiller l’écho.

Comment en étais-je arrivée à me tromper de prénom ? Je tentai de re-défiler le film de ma journée.

1. L’après-midi
Après l’épisode du bouquet (Ep. 23), j’avais 2 objectifs :
- me changer les idées (=oublier Marc)
- m’acheter mon cadeau d’anniversaire (= ne pas oublier que la rupture avec Marc avait provoqué chez moi une mini crise existentielle qui avait elle-même provoqué la trouvaille d’un nouveau job dont le salaire me permettait de me faire de plus beaux cadeaux… !)

Choix mode du jour :


J’ai erré sans craquer (heureusement) rue du Faubourg Saint-Honoré jusqu’à me retrouver rue Royale. Là, j’aurais dû continuer à errer, mais la boutique Mell s’est mise en travers de mon chemin, telle un obstacle insurmontable. Tout est allé très vite : je les ai vues, elles m’attendaient, nous nous sommes trouvées (mais de quoi parle-t-elle ?). Je suis entrée dans la boutique, ai pris une première coupe de champagne qu'on me proposait tandis qu'on m’enfilait des merveilles aux pieds, j’ai résisté, essayé d’autres paires, re-résisté, accepté une 2ème coupe, hésité à encore essayer, hésité à résister, résisté à l’hésitation…
En sortant de là, j’étais crevée !
Bilan de l’opération :


Pour fêter ça, je suis allée boire un thé chez Angelina.

Et me suis mise à réfléchir : ok, je venais de faire un achat « délires », mais je fêtais 26 ans bon sang de bon Dieu (ou l’inverse), je ne pouvais pas ne m’acheter que des boots dorées pour mes 26ans.
Non, il me fallait autre chose, un vrai truc, un truc de femme, adulte, responsable. Une parfaite PRN/LBD* par exemple, ça c’était une bonne idée !
Pour la fêter (l’idée, la robe je ne l’avais pas encore trouvée si vous suivez), j’ai annulé le thé pour une coupe de champagne (oui, la 3ème) et une religieuse pistache/cerise (mieux valait ne pas rester à jeun). J’en ai profité pour dire au maître d’hôtel, au serveur, à mes voisins de table japonais que c’était mon anniversaire ; les japonais avaient l’air intrigué, alors je leur ai un peu parlé de mes habitudes d’anniversaire : me prendre 2 RTT, me faire un cadeau… ils buvaient mes paroles, j’en étais sidérée, ils sont cools ces Japonais.
En fait, ils ne parlaient pas français, c’est le serveur qui m’en a informée en me demandant de les laisser déguster leurs pâtisseries tranquillement.

Il était 15h quand je débarquai au Printemps jugeant l’étage Créateurs digne de mon cadeau d’anniversaire (et puis c’était pas loin).
Là encore, tout est allé très vite : je l’ai vu, il m’attendait, nous nous sommes trouvés… Paf ! le tailleur Marc Jacobs repéré depuis 1mois.

Pour la petite robe noire, j’ai lâché l’affaire (accessoirement, ma CB risquait de me lâcher également, 1500€ dans la journée…). Je me retrouvai donc avec une paire de bottines dorées et un tailleur bariolé tirant sur le rose. Vive la maturité !
J’avais à nouveau besoin de me poser. Ça tombait bien, je passais devant le Costes.
Sur le chemin du retour, j’ai encore repris 1 coupe ou 2 et fait de nouvelles rencontres (et non, pas que des Japonais, il n’y a pas que des touristes Japonais à Paris, il y a des Américains et des Russes de ce que j’ai compris) ; la rive droite devait à présent être très au courant que c’était mon anniversaire.

Raphaël est venu me chercher en début de soirée ; j’étais complètement saoule, et pas tout à fait prête. J’avais absolument tenu à porter mes « boots en or » et essayé pas mal de trucs. L'esprit embué par trop de champagne, j'avais voulu me maquiller mais je me retrouvais... fardée, plus qu’apprêtée.
Lorsqu’il est apparu à ma porte, j’ai explosé d’un rire nerveux et méchant : il tenait un bouquet non seulement bien plus petit que celui reçu le matin même de Marc, mais surtout composé de roses… rouges.
J’ai éclaté en sanglots.
Il était tout affolé de me voir dans cet état. Il a essayé de calmer mes pleurs.
Puis il a dû sentir les vapeurs d’alcool...
Bien, je pouvais tout mettre sur le compte de l’alcool, sans avoir besoin de donner plus d’explications... Génial.
L’affaire s’est légèrement compliquée quand il a demandé de qui était l’énorme bouquet de roses roses sur la table. L’alcool me rend (trop) directe. Et cette pensée me fit pleurer de plus belle.
Alors là, je me suis mise à sortir une sombre histoire de livreur tombé dans l’escalier, impossibilité de faire remplacer le bouquet, Raphaël qui insistait et voulait limite lui-même appeler le service de livraisons… tout s’embrouillait, cette histoire de bouquet prenait trop d’ampleur, je devais agir.L’alcool me rend (trop) directe et lubrique.

*PRN/LBD : Petite Robe Noire/Little Black Dress (ok, PRN, on ne l'utilise pas trop, à tort, mais LBD, c'est autant usité que CV!)

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