Ep. 23 : L'anniversaire 1/3



En me réveillant, je me suis jetée sur mon portable : personne encore n’avait pensé à moi. Tant pis, je m’en fiche : aujourd’hui, c’est mon anniversaire, je suis dans ma bulle, rien ne m’atteint.
Je me suis levée, douchée, habillée pour sortir acheter 1 croissant, des chouquettes, 3 oranges (oui, je vous le fais par le menu), 2 magazines, et hop, retour à la maison. Oui seule, et non, sans personne pour me faire chauffer mon thé, mais je m’en fiche : aujourd’hui, c’est mon anniversaire, je suis dans ma bulle, rien ne m’atteint.
J’ai pris mon temps, j’ai savouré, je suis même allée traîner lire les news sur Internet quand j’ai trouvé ça : D’humeur taquine, je n’ai pu m’empêcher de l’envoyer à Marilou, en référence à sa récente aventure éclair avec un homme... mûr dirai-je :

J’allais sortir quand l’interphone a sonné. Enfin, le monde commençait à penser à moi.
Quand j’ai aperçu l’énorme bouquet de roses roses monter l’escalier, j’ai réalisé que j’avais vraiment de la chance que Raphaël soit un garçon aussi gentil, tolérant et pas rancunier. Il avait donc bien pris mes explications en compte suite à ma « fuite en avant » (et s'était même rappelé que quoiqu'elles signifient, je ne suis pas comme Sissi, je n'aime pas les roses rouges ; je préfère de loin les roses roses, tous les roses).



Quand j’ai eu refermé la porte et que j’ai déchiré l’enveloppe pour lire le petit mot joint au bouquet, j’ai failli tomber.

Non, les fleurs n’étaient pas de Raphaël.


J’ai passé 20 bonnes minutes assise, les fleurs toujours pas dans l’eau, à lire et relire ce message. Pourquoi n’avait-il pas oublié mon anniversaire ? Comment pouvait-il m’écrire un truc pareil ? Comment pouvait-il m’écrire tout court ? Et puis, ça voulait dire quoi son "je ne pouvais pas t'oublier aujourd'hui" ? Que tous les autres jours depuis des mois il m'oubliait, totalement,sereinement, à refaire sa vie avec une moscovite ; mais que là, aujourd'hui, exceptionnellement, pour mon anniversaire, il se manifestait juste pour me gâcher ma journée? Il savait très bien que ce geste, ce bouquet, ce mot, tout ça allait me mettre dans le pire des états.
La colère montait.
Là, j’en étais à le suspecter d’avoir fait ça méchamment : « t’as pas voulu m’épouser ? tiens, prends-ça ! je vais retourner le couteau dans la plaie jusqu’à la fin des temps ! ».
J’ai jeté le bouquet à travers la pièce ; il s'est retrouvé projeté contre un mur avant de s'écraser sur le sol. Des pétales volaient, j'en ai eu un petit rire nerveux.

J’ai mis du temps à me calmer, mais il fallait que je sorte sans quoi j’allais lire et relire et re relire ce message toute la journée. Je n’avais même pas envie d’en parler, je n’ai appelé personne.
Mais, alors que je quittai mon appartement, revoir ce bouquet à terre m’a fendu le cœur, je ne pouvais pas le jeter. Alors je l’ai mis dans l’eau (bon, on comprenait dans l'instant qu'il lui était arrivé quelque chose à ce bouquet), et j’ai posé le vase là, sur la table, en plein milieu du salon. Dans l’encadrement de la porte, un dernier coup d’œil balayant la pièce m’a renvoyé brutalement l’image de ce qu’était ma vie aujourd’hui : j’avais beau essayer de m’agiter à bouger les meubles, faire diversion avec renfort de cadres, de fauteuils, de lampes… cette table était bien trop imposante et on ne voyait toujours qu’elle, là, prenant tout l’espace. Tout comme j’avais beau depuis 10 mois essayer de l’oublier, de me dire que j’avais ma vie à faire et à réussir sans lui, Marc était toujours bien présent, imposant,irremplaçable et inévitable.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai toujours ADORE Hugh Grant (comme la moitié des filles sur cette planète!) mais là tu me fends le coeur avec cette photo... meme einstein est plus sexy que lui sur cette photo (t'as pas le droit de détruire mes rêves comme ça). Non....

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